C’est ma recommandation car la rébellion des gilets jaunes, qui n’est pas encore une révolution, arrive à un moment crucial. Le gouvernement, toutes les 24 h, change d’avis et ses membres se contredisent. Le premier ministre ne voulait pas recevoir, puis il veut bien. Lorsque des gilets jaunes sont reçus, ils perdent leur temps. La dernière rencontre a tourné court. Sans doute parce que d’un côté on cherche à enfariner selon la méthode apprise à l’ENA et en face les interlocuteurs sont bien informés qu’ils n’ont aucun pouvoir pour accepter des compromis. C’est d’ailleurs une excellente méthode qui empêche les trahisons et les attitudes de faiblesse.

10Le Gouvernement croit possible de jouer les matamores. Quand je dis le Gouvernement, c’est en réalité Macron puisque tout émane de lui. Jusqu’à ce jour (1er décembre) quelques ébauches d’annonces ont été faites totalement déconnectées des raisons pour lesquelles  les GJ sont dans la rue. En fait, Macron veut poursuivre sa politique sans changer un iota, politique qu’il a habillé des oripeaux de la transition écologique. Il pensait que les français étaient incultes et qu’ils tomberaient dans le panneau. Ils ont oublié que bon nombre de GJ sont allés à l’école avant la décennie 70. Ils ont reçu, eux, une bonne instruction. Pas comme aujourd’hui où ils ne comprennent pas ce qu’ils lisent, quand ils lisent.

Quel lapin le gouvernement va sortir du chapeau? je ne sais. Le pire peut être avec un refus de toute ouverture et un durcissement de leur position  sous prétexte des violences commises alors qu’ils les ont provoquées. Mais peut sortir aussi des mesures de nature à diviser le mouvement, division à laquelle s’attache déjà la quasi totalité des chaines de radio et TV en relayant en boucle les casseurs alors qu’une grande partie semble agir aux ordres du gouvernement. Jusque là, ils avaient tenté de minimiser le nombre répétant les chiffres de manifestants, manifestement faux, donnés par le ministre de l’intérieur. Mais ils n’ont pas été crus. Que vont ils donc inventer.

Il est important de rester vigilant. Il est impératif de ne pas tomber dans l’arnaque d’une offre de négociations qu’ils feront durer jusqu’à épuisement, ni dans les divisions sous prétexte de GJ casseurs et de GJ pacifiques. Les moutons seront vite mangés. Le mouvement est soutenu par 84 % de la population qui comprend que devant l’autisme de Macron la casse est quasi nécessaire. Même les plus légalistes l’expriment en privé. Il existe  une grande différence entre mai 68 et novembre 2018; en mai 68 la masse des français, quand elle a compris que les Cohn Bendit et autres meneurs voulaient les entraînés derrière un drapeau rouge s’est désolidarisée. Ce que voulait le peuple, c’était du pouvoir d’achat et une société moins ringarde. Aujourd’hui, c’est la même chose. La grande masse veut une société plus juste. Il n’y a pas d’idéologie dangereuse derrière les GJ c’est pourquoi ce mouvement, face à l’entêtement d’un homme élu avec 18% des inscrits qui veut imposer des réformes au seul profit d’une caste, ne peut que s’amplifier.

La révolte a toute sa légitimité. Et, j’ai vérifié la diversité des soutiens qui vont de ceux qui ne « sont rien »(chômeur, RSA) à ceux qui « ne sont pas grand chose », en passant par les petites entreprises, les petits salariés, et même une partie de la « bourgeoisie », enfin une immense masse de retraité. La victoire sera au bout.

Partout où je sors, je rencontre cette approbation dans tous les milieux même les plus « privilégiés ». Les politiques parlent de démocratie et de république mais ils n’en respectent pas les principes. Ils perdent un référendum, ils passent par les assemblées qui sont aux ordres au lieu de contrôler le pouvoir exécutif ce qui est leur rôle. Ils signent des traités engageant l’avenir de tous sans même les soumettre au peuple qui se retrouve devant le fait accompli. Ils signent même en catimini. Tout cela est bien entré dans les têtes.

Aujourd’hui ce qui devait arriver est en cours. Il ne faut pas craquer. Il y a un prix à payer; c’est la loi de la vie. Demain dépend des évènements d’aujourd’hui. Si rien n’est obtenu, le niveau de vie baissera encore…et le président psychopathe, comme d’aucun le qualifie ainsi, amènera notre pays au niveau de la Grèce.

Sans titre
article d’Alain Bousquet

 

 

 

Une réponse à « Gilets jaunes: surtout ne rien lacher… »

  1. […] via Gilets jaunes: surtout ne rien lacher… — INSURRECTION PACIFIQUE […]

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